Marché marocain de la franchise. Un bilan mitigé
Le marché marocain de la franchise est attractif mais complexe, avec des franchises internationales confrontées à divers défis. Une réglementation adaptée et un soutien aux franchiseurs locaux sont essentiels pour renforcer ce secteur.

La presse s’est fait l’écho de difficultés et même du dépôt de bilan de certaines master-franchises de marques internationales au Maroc. Alors le marché marocain est-il mauvais pour la franchise ? Certainement pas mais on ne peut y faire n’importe quoi !
Les entrepreneurs marocains ou du Moyen-Orient ont toujours importé au Maroc des franchises internationales, souvent dans la mode et le fast-food au début puis dans des secteurs d’activité de plus en plus variés.
Attention cependant aux statistiques, il y aurait environ 570 enseignes dont beaucoup de franchises internationales car les Marocains sont attirés par la notoriété et l’image de ces marques. Cependant les masters franchisés ou multi franchisés de ces marques internationales ouvrent peu d’unités en général. Les chaînes étrangères qui ont plus de 20 unités au Maroc ne sont pas si nombreuses que le succès de McDo et de quelques autres peut laisser penser. Dans ces 570 réseaux figurent des franchises mais aussi toutes sortes de contrats et accords exploitant une enseigne commune.
Et comme dans tous les pays, une fois que les franchises internationales ont montré le chemin de la franchise, ce sont les franchises locales qui se multiplient.
Quelles sont les difficultés que rencontrent certaines franchises internationales ?
On a pu lire dans la presse que les boycotts liés au conflit du Moyen-Orient ont pénalisé certaines franchises étrangères mais la pression fiscale, les droits de douane parfois inflationnistes et discriminatoires, le coût de l’immobilier commercial, la période du COVID et l’apparition de concepts marocains bien adaptés ont eu leur part de responsabilité selon cette même presse.
La croissance démographique, la classe moyenne toujours plus nombreuse font néanmoins du Maroc un marché attractif pour les enseignes étrangères et évident pour les réseaux marocains de franchise. Quant à la loi sur la franchise que certains appellent de leurs vœux, il faut rappeler que le droit n’est pas à la traine au Maroc. Une éventuelle loi sur la franchise devrait :
1) avant tout améliorer l’information donnée au futur franchisé avant la signature d’un contrat d’adhésion à un réseau, de franchise ou autre pour qu’il s’engage en connaissance de cause. On pense à la réglementation sur l’information précontractuelle qui existe en Tunisie, en Belgique ou en France.
2) faciliter le transfert à l’étranger des droits d’entrée et redevances pour peu que cela corresponde à de vrais transferts de savoir-faire et de réelles prestations de service ce qui permettra d’exiger la même souplesse des pays où les franchiseurs marocains exporteront.
3) s’inspirer du code de déontologie européen de la franchise qui a le mérite de préconiser ce qui ressort de l’expérience des professionnels de la franchise.
On n’oubliera pas, hors de cette loi éventuelle de protéger le commerçant locataire de son local commercial pour ne pas le ruiner par son éviction, de faciliter l’obtention du financement bancaire par les franchisés et de tout faire pour favoriser la formation des franchiseurs nationaux ce qui est le meilleur moyen de concurrencer les franchises étrangères puis d’exporter les franchises marocaines. AfriqueFranchise.com, FranchiseMaroc.com, Frankey International veulent d’ailleurs apporter leur expertise à ces formations.
La rédaction d’AfriqueFranchise.com