La CFAO conquiert le marché de la distribution alimentaire en Afrique subsaharienne
Depuis 2013, la CFAO, désormais sous l'égide du groupe japonais Toyota, s'attaque au secteur de la distribution alimentaire en Afrique subsaharienne.

La CFAO, une entreprise presque bicentenaire aujourd'hui détenue par Toyota, tente depuis 2013 de se positionner dans la distribution alimentaire en Afrique subsaharienne, en partenariat avec Carrefour. Ce secteur, encore largement dominé par le commerce informel, représente un défi de taille pour la CFAO, qui cherche à rattraper des acteurs comme le français Auchan, leader au Sénégal.
La CFAO, désormais nommée Corporation For Africa & Overseas, exploite actuellement 23 supermarchés en Côte d'Ivoire, au Cameroun et au Sénégal, générant un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros. Son directeur général, Jean-Christophe Brindeau, ambitionne d’étendre ces opérations, y compris dans des pays anglophones. En Afrique, le commerce moderne est souvent structuré autour de réseaux familiaux ou d'entreprises étrangères, comme Majid Al Futtaim, partenaire de Carrefour au Kenya, ou le marocain CDCI en Côte d'Ivoire.
Après avoir ouvert des hypermarchés en Côte d'Ivoire et au Cameroun, la CFAO a opté pour une stratégie de discount à travers l’enseigne Supeco. Présente avec plusieurs magasins en Côte d'Ivoire, au Cameroun et au Sénégal, cette chaîne hybride entre discount et cash and carry cible les petites classes moyennes, qui représentent environ 20 % de la population. Contrairement à l'Amérique latine, où les cash and carry prospèrent grâce à une industrie alimentaire robuste, en Afrique, les faibles infrastructures industrielles limitent ce modèle.
La concurrence française est féroce : Auchan, qui opère 40 magasins au Sénégal et 7 en Côte d'Ivoire, domine le marché sans franchisés, tandis que Casino et Intermarché sont présents en Côte d'Ivoire et au Cameroun. Le défi pour la CFAO réside dans la structuration d'un réseau capable de rivaliser avec ces grands noms, tout en s'adaptant aux particularités du commerce africain.
Source : Les Échos, octobre 2022.