Prêt-à-porter au Maroc : Les raisons cachées des prix élevés des franchises
Au Maroc, les franchises de prêt-à-porter affichent des prix nettement supérieurs à ceux de l'étranger, une réalité due aux droits de douane, coûts logistiques et un marché limité, malgré un secteur textile local prometteur.

Les Écarts de Prix : Une Réalité Injustifiable
Au Maroc, les franchises de prêt-à-porter affichent souvent des prix nettement plus élevés que ceux pratiqués à l’étranger. Par exemple, une veste Zara coûte 150 euros en Espagne mais environ 2000 dirhams au Maroc. Cette différence s’explique par divers facteurs :
- Droits de douane élevés : Passés de 25% à 40% en 2020, avant une réduction à 30% prévue par la Loi des Finances 2024.
- Coûts logistiques et impôts : Les vêtements importés de pays comme la Chine ou le Vietnam subissent des charges importantes.
- Taille du marché : Contrairement à l'Europe, où les volumes permettent des économies d'échelle, le marché marocain est limité.
Le Cas Zara et la Concurrence Locale
Zara, tout en bénéficiant de la production textile marocaine, applique une politique de prix basée sur son positionnement en tant que marque internationale. Karim Tazi, fondateur de Marwa, explique que ces marques adoptent des stratégies adaptées à leur segment : luxe, moyenne gamme ou mass market.
Made in Morocco : Une Opportunité Négligée
Malgré son rôle de huitième exportateur de produits textiles vers l'Europe, le Maroc peine à développer des marques locales. Avec des soutiens ciblés, l’industrie pourrait non seulement renforcer sa compétitivité mais aussi offrir des produits de qualité à des prix abordables, tout en valorisant la culture locale.
Perspectives pour le Secteur Textile
Le textile marocain, avec ses 200 000 emplois et représentant 15% du PIB industriel, est un pilier économique. La croissance des exportations (+24,43% en 2022) illustre son potentiel. L’AMITH, sous la direction d’Anass El Ansari et Omar Sajid, mise sur une stratégie en six axes pour 2025, visant à réduire la dépendance aux importations et à promouvoir l’intégration régionale.
Vers un Modèle Plus Durable
Selon Karim Tazi, l’industrie textile marocaine doit évoluer vers des pratiques innovantes et responsables pour capitaliser sur son potentiel et soutenir l’économie nationale tout en répondant aux attentes des consommateurs.
Sources : L'Opinion, Yousra Rhardoud, Karim Tazi, AMITH.